Le trait marquant de 2006 aura été l’instabilité et le contraste des conditions météorologiques, avec un mois de juillet très chaud suivi du mois d’août le plus froid depuis 1986, et finalement des vendanges relativement tardives.

L’hiver fut relativement froid et sec entraînant un débourrement légèrement tardif.

Mars connut une pluviométrie double de la normale ; avril fut assez sec et mai apporta d’importantes variations des températures. Juin fut chaud et assez sec, avec des orages qui continuèrent sur juillet (67 mm de pluie). Le mois de Juillet fut très chaud, avec une dizaine de jours à plus de 35 °C et des journées dépassant 37 et 38 °C durant la deuxième décade.

Août fut frais et humide, avec des températures inférieures de 3-4 °C aux moyennes trentenaires. Le Sud du Médoc a reçu peu de pluie.

La floraison dans ces conditions a été brève et rapide, à partir du 20 mai, avec seulement trois jours d'avance par rapport aux dix dernières années (mi floraison au 30/05). Le printemps, jusqu’à la nouaison, a été assez sec, comparable à celui de 2004, donnant des raisins de taille modérée et une bonne constitution polyphénolique. Ils ont ensuite connu un développement normal, avec une contrainte hydrique favorable pendant les mois de Juin et Juillet, qui a entraîné un arrêt de croissance précoce des rameaux, vers le début Août. Les soins apportés à la culture, opérations en vert comme lutte contre les divers parasites du vignoble, ont été ensuite déterminants pour leur permettre d’attendre une bonne maturité tout en restant sains.

La première décade de Septembre fut de nouveau très chaude, compensant le retard de maturation pris en août. Le mois connut ensuite des passages orageux, qui affectèrent peu le sud du Médoc, et une dernière décade de nouveau chaude et sèche.

Dans ces conditions, on put attendre sereinement le moment optimum pour vendanger, et la récolte a débuté tardivement.  Elle s'est étalée, presque aux mêmes dates qu’en 2005, du 26 septembre au 18 octobre, laissant ainsi aux raisins une période de maturation particulièrement longue, dont on sait que le cabernet sauvignon tire le meilleur profit.

Les moûts étaient riches, avec un excellent équilibre, un arôme tout d’abord retenu.  Les vins obtenus sont remarquables, foncés, avec des arômes à la fois fins, intenses et complexes. En bouche, l'attaque est très pleine, vive et fraîche; le développement est intense, et le cabernet apporte une longue complexité en fin de bouche, avec des tanins très mûrs. La finale est enrobée de tanins de grande noblesse, étonnamment souples et savoureux.